Quel est le lien entre déséquilibres hormonaux et troubles digestifs ?

Tu te sens ballonnée avant tes règles ? Tu as remarqué que ton transit change pendant certaines phases de ton cycle menstruel ? Ou tu ressens que ton ventre te parle... beaucoup trop fort ? Si tu as répondu oui, tu n’es pas la seule. Et non, ce n’est pas dans ta tête et ce n’est peut-être même pas la faute de tes choix alimentaires.
Ce qui se passe dans ton ventre est souvent le reflet de ce qui se passe au niveau hormonal. Et inversement. Parce que digestion et équilibre hormonal sont deux parties du même puzzle, qui s’influencent en permanence. On pourrait presque les imaginer comme deux meilleures amies... qui se disputent souvent quand le cycle menstruel se met de la partie, ou quand le mode de vie devient un peu trop chargé.
Chez Circles, on en parle tous les jours : nombreuses sont les femmes qui cherchent à comprendre ce qui se cache derrière leurs troubles digestifs récurrents ou leur fatigue hormonale persistante. Et si on te disait qu’en identifiant ce lien, tu pouvais enfin améliorer ton confort digestif, réduire les douleurs abdominales et retrouver un équilibre naturel ?
C’est exactement ce qu’on va t’expliquer dans cet article : avec des infos claires et surtout des solutions naturelles adaptées à ta vie, ton corps, et ton hormonal féminin. Let’s go 🌿
Lien bidirectionnel entre hormones et digestion
Ce qui se passe dans tes ovaires peut avoir un impact direct sur ton intestin, et vice versa. C’est ce qu’on appelle une relation bidirectionnelle. On t’explique simplement.
Comment les hormones influencent la digestion :
Pendant ton cycle menstruel, tes taux d’œstrogènes et de progestérone fluctuent. Et ces fluctuations peuvent ralentir ou accélérer ton transit intestinal.
Avant les règles, par exemple, la progestérone ralentit le transit, provoquant de la constipation, de la fermentation et finalement des gaz et également de la rétention d’eau.
En début de règles, c’est l’explosion de prostaglandines (molécules pro-inflammatoires) → elles stimulent ton utérus ET tes intestins → bonjour les selles molles ou la diarrhée de règles.
Bon à savoir : Les troubles digestifs hormonaux sont plus fréquents chez les femmes souffrant du syndrome prémenstruel, du syndrome de l’intestin irritable, d’endométriose ou de troubles hormonaux chez la femme (comme le SOPK).
Et l’inverse ?
Quand ton système digestif va mal (inflammation, mauvaise absorption des nutriments, déséquilibre de la flore intestinale...), c’est tout ton système hormonal qui peut dérailler. Un intestin poreux ou lent à évacuer ses déchets peut empêcher l’élimination des hormones usagées, les recycler, et créer un excès d’œstrogènes dans le corps.
Remarque : C’est un cercle vicieux. Un déséquilibre hormonal peut entraîner des troubles digestifs, qui eux-mêmes aggravent le déséquilibre. D’où l’importance de prendre soin des deux en même temps !
Rôle central du microbiote intestinal
On en parle de plus en plus, et avec raison : ton microbiote intestinal, c’est un peu ton jardin secret intérieur. Et comme un jardin, il peut être luxuriant… ou complètement déséquilibré. Et quand il l’est, c’est tout ton équilibre hormonal qui peut en prendre un coup.
L’estrobolome : ce mot bizarre qui change tout
Parmi les milliards de bactéries qui vivent dans ton intestin, certaines font partie de ce qu’on appelle l’estrobolome. Ce petit groupe de bactéries joue un rôle clé dans la gestion des œstrogènes dans ton corps :
Elles aident à décomposer les hormones oestrogènes usagées.
Elles évitent qu’ils soient réactivés et recyclés par erreur.
Quand l’estrobolome est déséquilibré, il peut renvoyer dans la circulation sanguine des œstrogènes trop puissants, ce qui peut favoriser des troubles comme l’endométriose, le syndrome prémenstruel ou même les règles abondantes.
Astuces : Si tu souffres de symptômes comme des maux de ventre chroniques, des ballonnements fréquents, ou un cycle irrégulier, pense à consulter un·e nutritionniste ou naturopathe. Ils peuvent t’aider à identifier les aliments qui favorisent un microbiote équilibré.
Un microbiote affaibli, c’est quoi ?
- Une diversité bactérienne réduite
- Trop de "mauvaises" bactéries, pas assez de "bonnes"
- Une perméabilité intestinale (intestin poreux)
- Une inflammation intestinale chronique
Et tout ça peut :
- Perturber ton taux d’hormones
- Fatiguer ton système immunitaire
- Favoriser la rétention d’eau, les fringales ou la prise de poids
Bon à savoir : Une alimentation adaptée, riche en légumineuses, fibres, aliments fermentés, poisson gras et pauvre en sucres transformés, est essentielle pour favoriser un microbiote en pleine forme. Et donc, des hormones plus stables.
Symptômes digestifs cycliques chez les femmes
Tu te sens gonflée comme un ballon quelques jours avant tes règles ? Ou tu passes du mode constipation au mode turbo-toilettes dès que tes règles débarquent ? C’est (malheureusement) commun. Mais comprendre pourquoi, c’est déjà une façon de reprendre le pouvoir sur ton cycle et ton bien-être.
Ce que disent les hormones à ton tube digestif
Pendant ton cycle menstruel, les variations hormonales impactent directement :
- La motilité intestinale (la façon dont tes intestins font avancer les aliments)
- Le temps de transit
- Ta sensation de ballonnement
- Ta tolérance digestive
Tableau récap' des symptômes digestifs par phase du cycle :
Phase du cycle |
Hormones dominantes |
Symptômes digestifs fréquents |
Phase folliculaire |
Œstrogènes ↑ |
Digestion plus fluide, regain d’énergie, appétit plus stable |
Ovulation |
Pic d’œstrogènes |
Reflux possible, ballonnements légers chez certaines |
Phase lutéale (avant les règles) |
Progestérone ↑ |
Constipation, ballonnements, maux de ventre, fringales |
Début des règles |
Prostaglandines ↑, œstrogène ↓ |
Diarrhée, gaz, crampes abdominales, nausées |
Quand consulter ?
Si tes troubles digestifs sont très douloureux, handicapants ou persistants, il est essentiel d’en parler à un·e spécialiste (gynéco, nutritionniste, médecin). Tu peux aussi tenir un journal de ton cycle et de ta digestion pour identifier des schémas récurrents. Ce petit geste peut faire une grosse différence !
Le foie comme acteur clé de l’équilibre hormonal
On a tendance à l’associer aux lendemains de soirée un peu trop arrosés, mais le foie, c’est bien plus que ça. C’est un peu la station d’épuration de ton corps. Et quand il est surchargé, c’est toute ta santé hormonale et digestive qui trinque.
Le foie joue plusieurs rôles essentiels :
- Il fabrique le cholestérol, base de toutes les hormones sexuelles (œstrogènes, progestérone…).
- Il transforme et élimine les hormones "usagées", via la bile, direction : intestins.
- Il aide à assimiler les bons gras de ton alimentation, essentiels à la production hormonale.
Mais quand il est en mode « surchauffe » (à cause d’une alimentation trop riche, de stress, de médicaments, ou de fatigue chronique), il ne fait plus bien son job :
- Les œstrogènes s’accumulent.
- Les déchets hormonaux ne sont pas bien évacués.
- L’inflammation chronique s’installe.
Pour prendre soin de ton foie au quotidien, pense :
- À éviter les plats trop gras ou ultra-transformés
- À limiter l’alcool
- À favoriser les légumes amers (artichaut, pissenlit, roquette…)
- Et à booster ton hydratation
Bon à savoir : On dit souvent qu’un foie qui fonctionne bien = une femme qui digère mieux… ses hormones. Et c’est vrai. Si tu veux réduire les signes d’un déséquilibre hormonal, pense à détoxifier en douceur (sans extrême ni privation).
Pour aller plus lien sur le sujet : Découvrir le lien entre déséquilibre hormonal et foie
Le SOPK et le microbiote
Quand on parle de troubles hormonaux chez la femme, le SOPK est souvent en tête de liste. Il concerne 1 femme sur 10, parfois sans symptômes visibles, parfois avec une véritable liste à la Prévert : acné, prise de poids, règles irrégulières, chute de cheveux, fatigue, etc.
Mais ce qu’on oublie trop souvent ? C’est que le microbiote intestinal joue un rôle énorme dans l’aggravation (ou l’amélioration) des symptômes du SOPK.
Ce qu’on observe chez les femmes atteintes de SOPK :
- Une diversité bactérienne intestinale réduite
- Une perméabilité intestinale (l’intestin devient "poreux")
- La présence de toxines issues de la digestion (endotoxémie) qui passent dans le sang
- Un besoin accru d’insuline, souvent lié à un surpoids ou une inflammation métabolique
Et tout ça… ça augmente le taux d’androgènes (les hormones « masculines »). Résultat : plus d’acné, plus de fatigue, plus de troubles du cycle.
Comment soutenir ton microbiome dans le SOPK :
- Manger plus de fibres solubles (légumineuses, légumes racines, graines de chia…)
- Limiter les sucres rapides et les plats ultra-transformés
- Penser à une cure de probiotiques ciblés
- Éviter les pics de glycémie en adaptant tes repas à ton cycle
- Intégrer une activité physique régulière, même douce (marche, yoga, natation)
Astuce : Tu peux aussi faire un bilan nutritionnel ou un test de profil hormonal pour comprendre précisément ce qui se passe dans ton corps. Et on te le répétera jamais assez : chaque femme est différente, chaque SOPK l’est aussi.
Effets des contraceptifs hormonaux
La pilule a été une vraie révolution pour la liberté des femmes, c’est un fait. Mais côté santé digestive et hormonale, elle peut parfois semer un peu (beaucoup) le bazar. Et ton intestin, lui, n’a pas signé pour ça…
Ce que la pilule peut provoquer :
- Une altération du microbiote intestinal (réduction de la diversité bactérienne)
- Une diminution de l’assimilation de certains nutriments clés (magnésium, zinc, vitamines B)
- Une inflammation chronique légère, qui épuise ton système immunitaire
- Une perturbation du foie, chargé de métaboliser les hormones de synthèse
Et après l’arrêt ? Ce n’est pas forcément la fête non plus. Ton corps peut mettre plusieurs mois à retrouver un cycle stable, et si ton foie ou ton intestin sont déjà fragiles, ça peut entraîner un déséquilibre hormonal encore plus marqué (SOPK post-pilule, acné hormonale, prise de poids...).