Le flux instinctif libre : qu'est-ce que c'est et comment le pratiquer ?
Le flux instinctif libre, c’est une méthode qui permettrait aux personnes de se passer de protection hygiénique pendant ses règles (ce n’est pas une blague). Eh non, ça n’annule pas les règles. Le cycle menstruel existe toujours. La différence est que les pratiquantes du FIL, comme on l’appelle, ou du free flow instinct en anglais, parviennent à retenir les écoulements jusqu’au moment d’aller aux toilettes, plutôt cool, non ? En gros, rien de surnaturel, c’est surtout une affaire de ressenti et de contraction musculaire. Celles qui sont adeptes du flux instinctif libre connaissent très (très) bien leur corps, et surtout, arrivent à ressentir les moments où viendra un saignement. Ça vous épate ? Nous aussi, alors on a enquêté au sujet du FIL. Comme chez Gina tout ce qui concerne les règles, c’est notre top sujet, on vous partage nos découvertes !
1 - Le flux instinctif libre, c’est quoi au juste ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le FIL est une méthode. Ce n’est a priori pas quelque chose d’inné (ce serait trop simple sinon), même si certaines disent qu’apprendre à utiliser le flux instinctif libre, c’est comme apprendre à se retenir de faire pipi quand on est enfant (vous voyez le truc).
Musculairement, c’est un peu pareil. L’idée est (d’assez) bien connaître son corps pour savoir quand on va avoir un écoulement. Comme quand on a envie de faire pipi ! On est capable de se retenir quelques minutes, quelques heures, et il faut aller aux toilettes pour évacuer tout ça. En gros, le flux instinctif libre, c’est se retenir d’avoir ses règles. Mais attention ! On ne dit pas que les règles sont annulées comme si on barrait simplement cette période de son calendrier (#dommage). On a toujours ses règles, c’est juste que l’on maîtrise les moments de saignements.
On retient donc ses règles grâce à une contraction du périnée. La technique du FIL part du principe que les règles ne coulent pas en continu. Ce sont plutôt des phases courtes pendant lesquelles le sang quitte l’utérus en passant par le vagin. Des petites sessions, ou même des vagues, selon les descriptions faites par les personnes adeptes du flux instinctif libre.
Le flux instinctif libre, c’est une façon différente de vivre ses règles. Plutôt que de mettre des protections hygiéniques (des serviettes ou des tampons) et d’attendre que ça passe, celle qui applique le FIL est plutôt active pendant ses règles. Attentive, elle sait quand contracter son périnée, et sait le relâcher pour ouvrir les vannes et laisser les menstruations s’écouler, une fois aux toilettes. Eh oui, c’est tout une technique ! Cela demande un peu de concentration, et surtout (beaucoup) de pratique.
Même si le FIL implique de contrôler son corps, ce n’est surtout pas une méthode de contraception. Les contraceptifs vont, ou empêcher une bonne ovulation, ou empêcher la fécondation. Même si la contraception peut avoir un impact sur les règles, savoir gérer son flux ne permet pas d’éviter une grossesse, sorry.
2 - D’où vient le flux instinctif libre ?
Selon nos recherches, le FIL serait originaire des États-Unis, et son arrivée en France n’aurait que quelques années. Vers 2015, des vidéos sur Youtube et des blogs sur Internet commencent à en parler sur les réseaux. On trouve ça cool, car ça veut aussi dire que l’on parle de façon plus libérée des règles . Quelles que soient les habitudes et les pratiques de chacune, c’est super important d’échanger les expériences pour mieux appréhender son cycle et vivre ses règles de façon (un peu plus) agréable.
Le flux instinctif libre reste plutôt méconnu pour le moment, et les personnes qui le pratiquent n’en parlent pas forcément (why?). À vous de choper les infos auprès de votre pote, votre sœur, ou votre cousine ! Mais si vous êtes intéressée par ce sujet, on vous conseille le livre de la journaliste Élise Thiébaut intitulé Ceci est mon sang. Élise Thiébaut pratique elle-même le FIL, et son livre raconte la petite histoire des règles, sous toutes ses formes (on dit “oui” !).
On ne peut pas vous dire que le flux instinctif libre existe depuis l’aube des temps, on n’a pas de preuve . Mais c’est une pratique intéressante qui présente ses avantages et ses inconvénients. Les promesses ? S’abstenir d’utiliser des protections hygiéniques pour minimiser son empreinte carbone et faire des économies. C’est une bonne nouvelle pour la planète ET le compte en banque.
Alors, pourquoi pas ?
3 - Comment fonctionne le flux instinctif libre ?
Le FIL demande de l’entraînement ! Il faut être bien à l’écoute de son corps, et se reconnecter à son cycle. Si vous cherchiez un exercice de pleine conscience, apprendre à apprivoiser le flux instinctif libre est un bon début !
En quelques points, on vous présente les différentes étapes à maîtriser pour un flux instinctif libre dans les règles de l’art.
Prévoir ses règles : ça veut dire un flux plutôt régulier, ou au moins une capacité à reconnaître les symptômes qui annoncent le début d’un nouveau cycle menstruel. Syndrome prémenstruel, fringales qui commencent à (vraiment) venir... les indices ne manquent pas (zut).
Prévoir les écoulements : au début d’un nouveau cycle, l’endomètre (aussi appelé “dentelle utérine”, poétique, non ?) préparé pour accueillir le futur embryon est évacué. Il n’y a pas eu de fécondation et/ou pas de nidation ( = quand l’œuf s’installe). Il faut donc évacuer tout ça ! Ce sont les règles. Elles partent de l’utérus, passent par le vagin, et quittent le corps des personnes. En ressentant LE moment où il y aura un écoulement, on contracte son périnée pour le retenir (tadaaaaam ).
Retenir ses règles : le sang est gardé au niveau du vagin jusqu’au moment où vous décidez d’aller aux toilettes. C’est là qu’on se détend, et qu’on laisse couler. Easy peasy, ou presque.
Présenté comme ça, ça paraît (trop) simple. Pourtant les différents témoignages qu’on a pu voir parlent de 4 à 5 cycles avant de réussir à avoir un FIL (et oui quand même !). Même si ça semble assez similaire au fait de se retenir d’uriner, on se sert ici différemment du périnée. Le périnée, c’est un ensemble musculaire au niveau du bassin dont disposent les personnes. Là-dessus, on est à égalité (zéro diff’) !
Parmi ses différentes fonctions, le périnée permet avec d’autres muscles de gérer la continence pour se retenir. Après une grossesse, la rééducation périnéale fait d’ailleurs partie des étapes incontournables pour une personne venant d’accoucher (surprise !). Même si on parle de flux instinctif libre, la contraction du périnée n’est pas innée pour toutes (eh oui). Pour celles qui s’intéressent au yoga (et les autres), vous pouvez chercher du côté de “mula bandha” qui propose de s’exercer à prendre conscience des muscles de son bassin.
4 - Les avantages et les incovénients de la technique du flux instinctif libre
Le flux instinctif libre a des avantages (ultra) motivants ! Plus besoin de tampon ou de serviette. Cela fait consommer moins de protections hygiéniques et, au passage, on fait des économies (yessss). Au fait, saviez-vous qu’à partir de septembre 2020, une expérimentation est lancée pour fournir les personnes précaires en protections hygiéniques ? Un fond de 1 million d’euros est annoncé, il s’adresse aux étudiantes, aux détenu•e•s, aux personnes précaires et sans-abri.
Preuve que l’aspect budgétaire n’est pas un détail - c’est un bon début, on y croit !
Et comme tout dans la vie, il y a aussi des inconvénients, sorry. Le flux instinctif libre demande quand même un temps d’adaptation, et il ne garantit pas de ne plus jamais (jamais) avoir d’accident de fuite. Pendant la nuit, les règles ne s’arrêtent pas (on le saurait sinon). Certaines conseillent de conserver l’usage de serviettes hygiéniques de nuit pour éviter de tacher les draps.
Dans la pratique, ça demande aussi d’être (ultra) attentive ! En cas de règles douloureuses, très abondantes, ou dans des moments de stress, on peut devenir étourdie et se laisser aller quand ce n’est pas le moment. En gros, l’arrêt des protections hygiénique n’est pas immédiat, sorry. Le flux instinctif libre est une alternative intéressante, mais ce n’est pas miraculeux !
Côté hygiène, l’absence des protections hygiéniques fait que l’on se pose (beaucoup) moins de questions au sujet de leurs dangers éventuels. Pas de serviette, pas de tampon, pas besoin de rechercher le produit bio qui n’aura pas d’impact sur notre flore vaginale - ça s’arrête là. À ce sujet, les pratiquantes du FIL et les professionnels de santé ne semblent pas tous d’accord. Certains disent que le flux instinctif libre est totalement sans danger et que cela ne change en réalité pas grand-chose aux règles. D’autres préfèrent garder leurs distances, notamment à cause du SCT (le Syndrome de Choc Toxique menstruel). Le SCT est plutôt lié à un usage trop prolongé des tampons hygiéniques ou d’une cup (au-delà de 3 à 6 heures). Parce que ça fait stagner le sang trop longtemps au niveau du vagin, et qu’à ce moment, les bactéries peuvent se multiplier, y compris le staphylocoque doré (nul). Ça veut dire que, pareil que pour les tampons, il faut éviter de retenir trop longtemps le sang dans son vagin quand on pratique le flux instinctif libre.
Conclusion
Le flux instinctif libre, c’est super intéressant. C’est peut-être bien la pratique du futur, ou pas, mais ça reste un sujet qui mérite le détour. Même si on ne pratique pas le FIL, se reconnecter à son cycle et prendre mieux conscience des muscles de son bassin... on kiffe ! Pour celles qui voudraient tenter, on conseille de continuer à porter des serviettes un temps, ou au moins la nuit. Penser aux potentielles tâches toute la journée alors qu’on s’entraîne pour maîtriser le flux instinctif libre ajouterait du stress, et on n’a pas besoin de ça !