Stérilet hormonal Mirena et dépression : ce qu'il faut savoir

Stérilet hormonal Mirena et dépression : ce qu'il faut savoir

Récemment, une étude de l'ANSM a fait beaucoup parler d'elle. Cette étude traite de la possible relation de cause à effet entre le fait de porter un stérilet hormonal et le risque de souffrir de dépression. Que dit cette étude ? Y a-t-il un lien avéré entre le fait d'utiliser ce dispositif contraceptif et le risque de développer des troubles dépressifs ? On vous aide à faire la part des choses et à comprendre les enjeux de cette nouvelle étude.

Qu'est-ce que le stérilet hormonal ?

Commençons par le début : qu'est-ce qu'un stérilet hormonal ? Le stérilet hormonal est un dispositif contraceptif qui libère des hormones dans le corps pour prévenir la grossesse. Il est placé dans l'utérus (au niveau du col) par un gynécologue ou une sage-femme et peut-être utilisé pendant plusieurs années.

Stérilet hormonal, comment ça fonctionne ?

L'effet contraceptif du stérilet hormonal est double : d'une part le DIU hormonal a un effet épaississant sur la glaire cervicale (= la glaire secrétée au niveau du col de l'utérus qui sert notamment à lubrifier le "passage", rendant l'accès aux trompes plus facile pour les spermatozoïdes, trop souvent ignorée, elle joue un rôle clé dans la fertilité). Sous l'action du Lévonorgestrel (hormone de synthèse proche de la progestérone), le stérilet hormonal contribue à "immobiliser" les spermatozoïdes, qui sont ralentis dans leur progression pour essayer d'atteindre l'ovocyte et le féconder. Pas de spermatozoïdes, pas de fécondation, pas de grossesse. Ou plutôt (rendons à la glaire cervicale ce qui est à la glaire cervicale) : pas de glaire fertile, pas de fécondation, pas de grossesse.

D'autre part, le stérilet hormonal a un effet "atrophiant" sur l'endomètre, c'est-à-dire que les hormones qu'il contient freinent le développement de l'endomètre (= la muqueuse qui tapisse l'utérus et qui se développe en principe sous l'action des hormones du cycle menstruel, dans le but d'accueillir un embryon). Ce sous-développement de l'endomètre a non seulement pour conséquence le fait que les règles sont très faibles, voire totalement absentes quand on porte un stérilet aux hormones, mais empêche également la nidation d'un éventuel embryon. C'est en fait une double sécurité pour empêcher une grossesse non-désirée (#onnestjamaistropprudents).

Stérilet hormonal vs. stérilet en cuivre

On utilise souvent le terme de stérilet, voire de DIU (dispositif intra-utérin) pour désigner deux choses différentes : le stérilet hormonal et le stérilet en cuivre.

La différence avec le stérilet hormonal est que le DIU en cuivre a une action purement mécanique : il ne contient pas d'hormones, mais le cuivre qu'il contient cause une inflammation de la cavité utérine qui va empêcher la nidation d'un embryon éventuel. Aussi, le cuivre perturbe la mobilité des spermatozoïdes pour les empêcher d'accéder à l'ovule.

Stérilet hormonal, quels sont les risques et effets secondaires connus ?

Comme tout mode de contraception—particulièrement les méthodes de contraception hormonales—le stérilet hormonal présente des avantages et des inconvénients. Les inconvénients principaux étant divers effets secondaires liés directement aux hormones que ce type de dispositif diffuse en continu.

Ces effets secondaires ne sont bien sûr pas automatiques, mais il est important d'en prendre connaissance si on réfléchit à choisir se faire poser un DIU hormonal. Les effets indésirables les plus fréquemment observés sont : 

  • Fièvre, maux de tête intenses, migraines ;
  • Modification de l'humeur, dépression ;
  • Pertes vaginales inhabituelles, douleurs intenses ou persistantes dans le bas-ventre, rapports sexuels douloureux ;
  • Spottings, saignements persistants en dehors des règles.

Le stérilet peut aussi présenter une augmentation du risque de grossesse extra-utérine.

Dans tous les cas, un suivi médical est nécessaire si on opte pour ce mode de contraception : un examen médical de contrôle doit être réalisé 4 à 6 semaines après la pose, puis une fois par an, ou plus fréquemment si nécessaire.

À ne pas oublier que le stérilet hormonal n'est pas le seul mode de contraception à venir avec son lot de risques et d'effets indésirables possibles (sinon c'est trop facile), la pilule, le DIU en cuivre ont eux aussi des effets secondaires potentiels qui leur sont propres, nous en avions déjà parlé en détail dans un article précédent.

Les résultats de l'étude de l'ANSM

Venons-en au sujet qui nous intéresse aujourd'hui : l'ANSM—c'est l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé—a examiné une éventuelle corrélation entre le fait de porter un stérilet hormonal et le risque de dépression.

pilule contraceptive et dépression
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Que dit l'étude de l'ANSM ?

Cette étude est une étude épidémiologique (= étude des rapports entre une maladie et divers facteurs—mode de vie, particularités individuelles, exposition à un produit toxique,etc.—qui peuvent influer sur la fréquence ou l’évolution de cette maladie) Il ne s'agit donc pas d'une étude avec des volontaires, mais d'une étude sur des données, ici, l'ANSM s'est penchée sur les données de remboursement de l’Assurance Maladie (SNDS) et a constaté que les femmes porteuses d'un stérilet hormonal plus fortement dosé en lévonorgestrel (52 mg) ont un risque plus élevé d'avoir recours à des anti-dépresseurs dans les deux ans suivants la pose du stérilet par rapport aux femmes qui ont un stérilet moins fortement dosé en progestatif.

Une étude qui en appelle d'autres

Cette étude analyse des données disponibles (ici, le nombre de femmes qui ont un stérilet et qui ont recours à des antidépresseurs), il est difficile d'en tirer des conclusions définitives, mais le fait que l'on s'intéresse de plus en plus à ce sujet est bon signe, et on espère avant tout que d'autres études plus poussées viendront prochainement ! 

Quels sont les stérilets concernés ?

Il existe plusieurs types de stérilets aux hormones. Ils se différencient par la concentration en hormones et leur durée d'utilisation. Les stérilets en question sont : 

Les stérilets aux hormones dosés en lévonorgestrel à hauteur de 52mg

  • Le stérilet hormonal Mirena 52 mg
  • Le stérilet hormonal Donasert 52 mg

Les stérilets aux hormones moins fortement dosés en lévonorgestrel :

  • Le stérilet hormonal Jaydess 13,5 mg
  • Le stérilet hormonal Kyleena 19,5 mg

L'étude de l'ANSM s'applique donc aux stérilets hormonaux comme le Mirena et le Donasert.

À noter que le stérilet hormonal à 52 mg de lévonorgestrel (Myrena et Donasert) est le seul DIU médicament dont les indications ne sont pas seulement contraceptives : il peut également être prescrit en cas de ménorragie (= règles très abondantes) comme c'est parfois le cas chez les personnes qui souffrent d'endométriose, car l'un des effets du stérilet hormonal est qu'il réduit la quantité des règles de manière considérable (voire les stoppe totalement).

Ce que disent d'autres études

Cette étude de 2014 par exemple souligne le fait que chez les personnes souffrant de ménorragie (les règles type chute du niagara, ndlr), l'utilisation du stérilet hormonal ne s'accompagne pas d'une augmentation des symptômes dépressifs. Très certainement parce que la qualité de vie de ces femmes s'est considérablement améliorée une fois que leurs règles ont cessé de constituer un obstacle constant pour mener une vie normale.

Avoir des règles très abondantes et douloureuses peut être extrêmement invalidant au quotidien, cela demande un ajustement constant de la vie quotidienne : des conditions de travail, de la vie sociale, au niveau des sorties, de la pratique sportive, de la vie sexuelle... On comprend aisément que le stérilet hormonal peut pour certaines personnes être une libération. Pour elles, c'est plutôt le fait d'avoir des règles qui peut causer un risque pour le bien-être mental et être un facteur d'isolation social, trouver une solution à ce problème permet d'améliorer leur bien-être autant physique que psychique.

Est-ce que d'autres types de contraception hormonales sont concernées ?

L'étude de l'ANSM s'intéresse uniquement au lien entre le stérilet hormonal et la dépression (ou plutôt : à la corrélation statistique entre le stérilet hormonal et l'usage d'antidépresseurs). Mais d'autres études ont par le passé fait le lien entre la pilule contraceptive et le risque de présenter des troubles dépressifs.

Cette étude danoise notamment montre qu'il pourrait y avoir un lien entre le fait de commencer à prendre la pilule à l'adolescence et un risque augmenté de développer des symptômes dépressifs par la suite, comparé aux adolescentes qui ne prennent pas de contraception hormonale.

À noter : 

Le lévonestregel est également l'hormone que l'on retrouve dans la pilule du lendemain, ce qui peut expliquer que de très nombreuses femmes disent souffrir d'effets secondaires suite à la prise de cette contraception d'urgence, notamment de symptômes dépressifs.

Stérilet hormonal Mirena et dépression : ce qu'il faut savoir
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Stérilet hormonal et risque de dépression : ce qu'il faut retenir

  • L'étude montre une corrélation possible entre le fait d'avoir un stérilet hormonal et le fait de prendre des anti-dépresseurs. C'est un bon début, mais elle n'apporte qu'une vision superficielle, car il est tout à fait possible que des femmes ayant un stérilet présentent des symptômes dépressifs sans pour autant avoir recours à des antidépresseurs.
  • La prise en compte du ratio bénéfices / risques est importante : chez les femmes qui ont des règles très abondantes, l'amélioration de la qualité de vie que peut apporter le stérilet hormonal peut sans doute expliquer qu'on ne constate pas d'augmentation du risque de dépression
  • Cette étude montre aussi qu'il est commun de se voir prescrire des antidépresseurs si on prend une contraception hormonale, alors que cette même contraception peut être la cause de ces mêmes symptômes. Des études comme celles-ci sont une bonne nouvelle, car elles permettent de mieux connaître les risques liés aux contraceptions hormonales et améliorer l'écoute et la prise en charge des femmes qui souffrent de leur contraception.

Les solutions

Bien que la relation entre les stérilets hormonaux et le risque de dépression ne soit pas clairement établie, il est important de rester conscient des préoccupations soulevées par l'étude de l'ANSM, ainsi que par les autres études réalisées sur le sujet.

En premier lieu, si vous utilisez actuellement un stérilet hormonal ou une autre contraception hormonale et que vous pensez souffrir de symptômes dépressifs, il est important de communiquer avec votre professionnel de santé pour en discuter et prendre les mesures appropriées pour votre santé.

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